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150 ans d'Histoire

Il y a déjà presque 1000 ans que l’Angleterre et les futurs territoires belge et allemand ont découvert le charbon de terre à la surface de leur sol, puis en ont progressivement appris les usages.

Après que le traité d’Utrecht a fixé les frontières en 1713, quelques investisseurs se dirent que sous les comtés qui forment aujourd’hui le nord de la France, on devrait également en trouver. Ils avaient raison : ce sous-sol contient un gisement de houille... dont on ne connaissait rien alors puisqu’il est entièrement souterrain.

La logique la plus simple consistait donc à le fouiller dans le prolongement des couches qui affleurent dans le Borinage. Ce qui a conduit vers Valenciennes, puis Douai. Puis plus rien, en dépit de recherches dispendieuses allant jusque la région de Doullens. Il fallut la réflexion d’un ingénieur des mines, Du Souich, aidé par la découverte inopinée faite à l’occasion d’une recherche d’eau à Oignies pour convaincre les industriels de chercher dans une autre direction. Le succès fut au rendez-vous... jusqu’à la fin du XXe siècle. 

La démonstration était claire : une découverte ouvre un domaine qu’il faut explorer scientifiquement pour espérer en tirer une exploitation rationnelle et raisonnable.

Stimulée par la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de Lille, la Ville de Lille accueillit une Faculté des Sciences dès 1854, dont le premier doyen fut Louis Pasteur. Dix ans plus tard s’ouvrait une chaire de géologie, science nouvelle à l’époque. Jules Gosselet, originaire de Cambrai, nommé en décembre 1864, emmena élèves et curieux sur le terrain dès le 5 juin 1865, parce que, disait-il, la géologie passe d’abord par l’observation des paysages et de ce qui les compose.

Travaillant avec « les agriculteurs, les ingénieurs et les hygiénistes », il ouvrait ses cours à tous les amateurs, constituant des collections de référence pour tous les usagers ce qui est devenu aujourd’hui le Musée d’Histoire Naturelle de Lille. La connaissance s’enrichissant, il répondait aux industriels pour comprendre la logique qui détermine la localisation des matières premières, de l’eau notamment, et en optimiser les recherches. La Société Géologique du Nord fut ainsi fondée en 1870 pour rassembler tous ceux, usagers et chercheurs, qui étaient confrontés à des sujets qu’aborde la géologie.

La constitution d’un fonds documentaire était une mission essentielle, développée grâce à une politique d’échanges des Annales de la SGN avec les publications d’autres organismes analogues (sociétés savantes, bibliothèques, universités) dans le monde entier. Ce fonds est aujourd’hui géré par l’Université de Lille et représente l’un des fleurons patrimoniaux de Lilliad. 

En 2020, la SGN se repositionne sur sa mission d’origine.

Cet anniversaire est l’occasion de renouer avec tous les partenaires qui, sur ce territoire régional, participent au développement de la connaissance géologique et à sa diffusion. Les outils ont changé, les modalités de partenariats aussi, mais les questions scientifiques demeurent. Apprendre ensemble à les reformuler et à imaginer des solutions devient même urgent devant la raréfaction des matières premières, la dégradation des sols et de l’eau, l’empreinte durable des déchets de toutes sortes, effets de la densification démographique et d’une conscience insuffisante des interdépendances environnementales. 

La connaissance géologique aussi s’est considérablement développée, complexifiée. En même temps, l’accès individuel à l’information n’a jamais été aussi performant. De telle sorte que l’attente de l’usager concerne tout citoyen. Plus que jamais, la Société Géologique du Nord est un médiateur scientifique qui permet de mettre à la portée de tous les explications proposées par les chercheurs. En retour, elle permet aussi de collecter un volume de données que les chercheurs seuls n’auraient jamais su rassembler. L’acte scientifique fondamental est l’observation. Et tout citoyen a la capacité d’observer, pourvu qu’on le familiarise avec la démarche de l’observation critique et de son enregistrement.

La Révolution Française cherche à briser la société qui vit de privilèges, tous n’étant pas acquis par le seul labeur personnel. Elle le fait parfois avec aveuglement, avec Fouquier-Tinville[1] qui envoie Lavoisier à l’échafaud en déclarant : « La République n’a pas besoin de savants ». Mais elle le fait aussi de manière constructive avec Condorcet[2], qui bâtit les principes d’un système éducatif pour tous, sans distinction de race, de sexe ou d’âge. La suppression des universités (1793) est compensée par la nécessaire création d’écoles professionnelles (droit, médecine), et de « grandes écoles » scientifiques (Polytechnique, Mines, Ponts, …). Les principes de l’éducation permanente sont mis en œuvre par le Conservatoire National des Arts et Métiers, fondé pour cette mission. Parallèlement, reprenant les activités des anciens cabinets de curiosités et les inscrivant dans une démarche scientifique, se mettent en place ce qu’on appellera des  sociétés savantes après la loi du 18 juillet 1834 que fit voter Guizot[3].

Ainsi fut fondée à Lille, dès janvier 1802, l’association devenue en 1870 la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de Lille (SSAAL)[4]. Comme en d’autres villes de France, cette société contribua à l’émergence d’une Faculté des Sciences à Lille, sous le Second Empire, dont le premier doyen fut Louis Pasteur. Elle a aussi ouvert divers musées : Histoire Naturelle (1822), Ethnologie (1850), Industriel et Agricole (1855), Archéologie (1882), et d’autres. La plupart des collections sont aujourd’hui entreposées dans les réserves du Musée d’Histoire Naturelle. La SSAAL a aussi édité un bulletin scientifique dans lequel les premières descriptions géologiques régionales ont été publiées. Malheureusement, un bombardement (1916) a incendié la bibliothèque déposée à l’Hôtel de Ville.

Soucieux de former des maîtres en nombre et qualité suffisants, Napoléon 1er avait confié l’organisation de l’enseignement primaire à des congrégations catholiques spécialisées ; il avait aussi ré-ouvert une Université, dite Impériale. Le Second Empire a officialisé la dualité école publique / école libre (loi Falloux, 1850), autorisé des villes à transformer les écoles professionnelles de droit et médecine en facultés, et à créer des facultés des lettres et des sciences. Ce que fit la Ville de Lille en 1854, sous l’impulsion de la SSAAL, qui participait au recrutement des enseignants-chercheurs. Le développement industriel (textile, chimie, métallurgie, charbon) exigeait des cadres qualifiés. Quelques industriels s’organisèrent alors pour créer des écoles d’ingénieurs regroupées dans un Institut Catholique (1877), tandis que l’Etat rassemblait ses Facultés au sein d’Universités, de plus en plus nombreuses. Celle de Lille le fut en 1896, au détriment de Douai. La Ville de Lille l’accueillit dans de nouveaux locaux, construits hors les murs, autour de la Préfecture et du Palais des Beaux-Arts (1895-1896).

C’est dans ce contexte de développement régional, avec l’irruption de l’industrie dans un paysage agricole réputé pour sa fertilité, que la SSAAL fit recruter Jules Gosselet en décembre 1864 pour occuper la chaire de géologie, science nouvelle. A l’occasion du cinquantenaire scientifique de Gosselet (1902), le recteur Margottet en rappela les circonstances : « En prenant possession de cette chaire, tout autre que vous eût été découragé : les élèves manquaient, il fallait en attirer ; les collections faisaient complètement défaut, il était indispensable d’en créer ; le public ignorait l’utilité de la science que vous étiez chargé d’enseigner, vous deviez l’y intéresser. Tout cela fut fait et si bien fait qu’aujourd’hui la chaire de géologie de Lille est celle de France qui possède la plus belle collection régionale, celle qui a formé le plus grand nombre d’élèves, la seule qui soit parvenue à les grouper en une société florissante : la Société géologique du Nord »[5]. Ce que Gosselet expliquait aussi en rappelant le soutien déterminant de la Ville de Lille : « La chaire de Géologie de Lille s’est trouvée la mieux dotée de France, mieux dotée même que celle de Paris. Avec les 10 000 francs [donation initiale, plus 500 francs de donation annuelle], j’ai créé la collection et cette riche bibliothèque géologique, qui s’est fondue depuis dans la bibliothèque universitaire. Si nous avons pu travailler à Lille, c’est grâce à notre bibliothèque. Remercions donc chaleureusement la municipalité qui administrait la Ville de Lille, en 1864, ainsi que celles qui lui ont succédé et qui nous ont continué la même subvention. »[6]

 

[1] Antoine Fouquier-Tinville (1746-1795), originaire de Hérouel, hameau aujourd’hui fondu dans la commune de Foreste, entre Ham, Péronne et Saint-Quentin.

[2] Nicolas de Condorcet (1743-1794), originaire de Ribemont, commune en rive gauche de l’Oise, près de Saint-Quentin.

[3] Voir Mazauric S. (2017). – François Guizot et la création du CTHS : les sociétés savantes, la politique et l’histoire. Extrait de : Arnaud HUREL (dir.), La France savante, Paris, Édition électronique du CTHS (Actes des congrès des sociétés historiques et scientifiques)

[4] http://societe-sciences-agriculture-arts-lille.fr/ (consulté le 16/07/2018).

[5] Jean Margottet (1902). – ASGN, XXXI : 157-296.

[6] Jules Gosselet in Cayeux (1890). - ASGN, XVII : 253-271.

En 1870, le développement industriel européen est spectaculaire, stimulé par une compétition internationale forte, elle-même exacerbée par la montée des nationalismes. Ce développement est rendu possible par un bouillonnement scientifique intense qui, depuis plus de deux siècles, a traversé les nombreuses turbulences politiques grâce aux interactions entre les membres de la communauté scientifique européenne, et la jeune communauté scientifique américaine, conformément à une tradition pluriséculaire. La technologie et la connaissance progressent de concert. Ceux qui perçoivent l’émergence d’une société nouvelle réfléchissent au sens de ces transformations soit dans les facultés, soit dans les sociétés savantes.

C’est aussi dans ce contexte que le besoin de nourrir de façon régulière une population croissante, et le besoin de recenser les ressources naturelles sur des cartes représentatives du territoire (Guettard et Lavoisier, milieu du XVIIIe siècle), conduisent à découvrir la diversité et la complexité de constitution du sous-sol. La géologie prend corps dans l’Europe du nord-ouest, au début du XIXe siècle. Très vite elle démontre sa spécificité en introduisant la dimension temporelle pour rendre compte de la genèse et de l’évolution des ensembles rocheux qui constituent le globe terrestre. Cette perspective nouvelle bouscule les modes de pensée concernant l’évolution des êtres vivants et des paysages[1]. Convaincus des spécificités de cette nouvelle science, Constant Prévost et quelques autres fondent la Société géologique de France en 1830. Le droit d’association n’est pas encore une liberté courante et la reconnaissance de l’utilité publique est un critère indispensable pour obtenir l’autorisation administrative.

Après 1842, le développement fulgurant de l’exploitation du gisement houiller, découvert à l’avancement sous les riches terres agricoles du Nord et du Pas-de-Calais, justifie l’ouverture d’une chaire de géologie à la Faculté des Sciences de Lille. Elle est confiée en décembre 1864 à Jules Gosselet (1832-1916). Les besoins induits par les développements agricoles et industriels de la région suscitent de l’intérêt pour cette géologie naissante et méconnue, à découvrir dans un territoire au relief faible, apparemment à l’abri de risques naturels autres que météorologiques. Dès juin 1865, Gosselet emmène sur le terrain, à Cassel, ses premiers étudiants et auditeurs libres. Puis en 1870, il fonde la Société Géologique du Nord (SGN), à l’image de ce qui a été mis en place à Paris pour la France. Conscient que la communauté des géologues est et restera en petit nombre, Gosselet souhaite préserver les contacts entre ses membres et tisser un réseau de relations nationales et internationales qui favorise le développement de la géologie, indépendamment des frontières administratives et politiques.

[1] Patrick De Wever (2012).  - Temps de la Terre, temps de l’Homme. Edit. Albin Michel, 214 p.

L’Article 3 du premier Règlement stipule : « La Société forme une bibliothèque composée de livres qui traitent de la géologie ou de sciences se rapportant à la géologie ; elle reçoit les communications scientifiques que ses membres voudront bien lui faire. Elle s’interdit absolument toute discussion ou dissertation politique, économique, philosophique ou religieuse. » Dans le contexte de l’époque, cette dernière phrase donnait un ton qui paraît normal aujourd’hui, mais dont le respect demande encore une vigilance constante. Les premières publications ont été diffusées dans diverses revues : Bulletin de la Société Géologique de FranceBulletin des Services de la Carte géologique de FranceBulletin de la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de LilleBulletin de la Société d’Emulation du Cambrésis, pour n’en citer que quelques-unes. Puis en 1875, la SGN décide d’éditer sa propre revue : les Annales de la Société Géologique du Nord. Et par un système d’échanges avec d’autres institutions concernées par la géologie (universités, laboratoires, bibliothèques, organismes de recherche, et même quelques entreprises), le fonds documentaire de la SGN se nourrit de collections, dont certaines sont devenues rares aujourd’hui. L’Article 6 du premier Règlement prévoit « qu’en cas de dissolution, la bibliothèque devient la propriété de la Faculté ». A la différence de nombreuses associations régionales analogues, la SGN a évité la dissolution, mais se redéfinit peu à peu depuis 2006, date à laquelle, de façon raisonnable, elle a fait don à l’Université des Sciences et Techniques de Lille de son fonds documentaire. Néanmoins, c’est  la SGN qui continue à l’alimenter par sa production scientifique. 

Parallèlement à l’édition scientifique, la SGN a organisé de nombreuses visites de terrain permettant de collecter des échantillons (roches, fossiles) qui ont alimenté le Musée d’Histoire Naturelle initié par la SSAAL (voir ci-dessus). En 1966, lorsque la Faculté a déménagé sur le campus universitaire d’Annappes, les collections du Musée sont restées sur place, les chercheurs et enseignants-chercheurs, les adhérents de la SGN devant transporter les plateaux en tant que de besoin pour l’enseignement et la recherche. En 2002, le Ministère de la Culture a engagé une consultation des universités et villes détentrices de musées d’Histoire Naturelle en proposant aux secondes de devenir propriétaires des collections par défaut si les premières ne le demandaient pas de façon expresse. Comme la plupart des autres universités, celle de Lille n’a rien réclamé. En conséquence, les collections sont entrées dans le patrimoine de la Ville de Lille, déjà propriétaire des bâtiments et employeur. Mais, comme pour l’édition scientifique, les membres de la SGN continuent à alimenter les collections du Musée.

En ce début du XXIème siècle, et en dépit des destructions intervenues durant les deux conflits mondiaux (1914-1918 et 1939-1945), la SGN a fortement contribué d’une part  à rassembler un fonds documentaire à haute valeur patrimoniale, géré, protégé et valorisé par Lilliad, et d’autre part à rassembler une collection de l’ordre de 100 000 pièces déposées, référencées et valorisées par le Musée d’Histoire Naturelle de Lille. L’ensemble des Annales  et des Mémoires est numérisé, ouvert à consultation publique sur le site http://iris.univ-lille1.fr. L’étape nécessaire aujourd’hui consiste donc à adapter les outils que propose la technologie d’aujourd’hui pour faciliter l’utilisation de ces documents et en améliorer la valorisation.

La lecture de divers discours et leçons publiques de Gosselet durant le dernier tiers du XIXème siècle montre que si le contexte socio-économique a changé, en revanche les relations de l’homme avec le territoire dont il se nourrit ne se sont pas améliorées[1] ; elles se sont même aggravées en de nombreux endroits.

Ce territoire régional est caractérisé par un relief faible : paysages mollement ondulés, voire plats, apparemment immuables. Et par conséquent, les aménageurs ne perçoivent pas les risques naturels, essentiellement liés à l’eau qui façonne ces paysages. Au nord, le territoire est plat et peu perméable ; l’eau de surface ruisselle et stagne. L’habitat est dispersé, ou agrégé en villes denses dont l’urbanisation s’étend. Au sud, il est modérément vallonné ; l’eau s’infiltre et cisèle des vallons qui se rassemblent dans des fonds de vallées plats où les cours d’eau divaguent naturellement. L’habitat est groupé autour de sources, dans des bourgs disséminés dans un espace naturel à haute valeur agronomique. Un dense réseau de voies de communication traverse en tous sens ce territoire, aucune ligne de partage des eaux ne constituant un obstacle majeur. Les remblais nécessaires forment barrages à l’écoulement superficiel, et causent d’occasionnelles inondations destructrices. Durant des siècles, les fonds de vallées ont constitué des voies naturelles de pénétration du territoire, incitant à fixer en des points stratégiques les villes et hameaux. Pour les besoins de l’agriculture d’abord, puis de l’industrie et de l’urbanisation envahissantes ensuite (XIXème et XXème siècles), la plupart de ces zones humides ont été drainées et asséchées. De même, pour les besoins du commerce international et du tourisme de nombreuses infrastructures ont été développées spécifiquement sur le front littoral. Or l’échelle de temps de la dynamique de l’eau n’est pas celle de l’homme. Et là où ce dernier l’a chassée de sa vue, elle n’a pas pour autant cesser de couler, usant, sapant peu à peu les ouvrages coûteux érigés pour la contenir, la repousser, la dévier. Les points d’érosion/sédimentation se déplacent. Et ce processus fondamental est générateur de dommages graves là où l’homme n’avait pas pris soin au préalable d’en comprendre le fonctionnement naturel.

La ressource en eau est souterraine (90% de la ressource de la MEL) ; c’est une caractéristique régionale. Tandis que les usages de l’eau, individuels et collectifs, se sont multipliés, les centres urbains se sont développés sur leur propre réservoir souterrain. Les activités agricoles et industrielles, les centres d’habitat sont à l’origine de nombreux rejets à partir desquels des polluants diffusent dans le  réservoir souterrain. Le Bâtiment et les Travaux Publics consomment tant de matériaux (sable, argile, pierre) que le territoire régional ne suffit pas à satisfaire le besoin. Il faut donc importer depuis les régions voisines. Enfin, autre fait propre à ce territoire, l’exploitation du gisement houiller a entraîné des modifications sensibles du sous-sol, du sol, des écoulements souterrains et superficiels, affectant toutes les infrastructures et le bâti que l’homme avait aménagés par dessus. L’étude des mécanismes évolutifs de l’après-mine (ou tout autre exploitation, de façon générale) peut devenir une expertise régionale si la Recherche s’y intéresse.

En un mot, le territoire sur lequel la SGN est implantée a toujours de bonnes raisons de connaître les mécanismes géologiques fondamentaux induits par l’eau en circulation, ceux par lesquels un espace reçoit et conserve des sédiments, ou au contraire en perd. Elle a traversé les cahots historiques des destructions dues aux guerres, les à-coups de l’industrialisation, de l’agriculture, de la mise en place des voies de communication, de l’urbanisation. Aujourd’hui, elle peut témoigner des impacts sur le territoire, en surface et en épaisseur, engendrés par la satisfaction des besoins en matériaux, espace et eau. Le repli industriel de la fin du XXème siècle, et la prise de conscience des dynamiques du milieu naturel (climat, biodiversité) déterminent des conditions favorables à une démarche qui, simultanément, permet de « regarder dans le rétroviseur » et de réfléchir aux relations symbiotiques futures entre le genre humain et son environnement naturel (lithosphère, hydrosphère, atmosphère, biosphère).

Le projet SGN150 articule donc une analyse rétrospective évaluant la connaissance acquise durant cette période, et une analyse prospective pour développer la connaissance et la rendre accessible au citoyen, premier usager du milieu naturel.

 

[1] Citations  insérer : 1893, 1895, 1897

A l'occasion de l'achèvement de la mise en ligne des Annales et Mémoires sur le site d'IRIS, les membres actuels de la Société Géologique du Nord (SGN) reviennent en mots et en images sur son histoire.

Consulter l'exposition virtuelle de l'IRIS sur les 150 ans de la SGN.